Comment prendre du retard dans les récits ou ‘un tord-boyaux de trop...'
Samedi 13 septembre
Nous sommes samedi soir, au mouillage à Praia capitale du Cap Vert dans la plus grande île ‘Santiago'.
Nous venons d'apprendre par SMS que Gabriel et Marie-Thérèse, les parents d'Isabelle, nos prochains invités ont eu un problème de correspondance à Lisbonne et n'arriveront que demain 13h30 plutôt qu'au milieu de la nuit.
La récupération sera plus simple, mais le choc thermique va sans doute leur être pénible. A 20h, les 29° nous apparaissent comme une douce fraîcheur. Quoi qu'il en soit, le contact est pris avec Lucas un ‘Waterboy' parlant français que nous avons embauché pour organiser le transit depuis l'aéroport et le plein d'eau du bateau. La station service avec petit ponton va également nous permettre de faire le plein de gasoil.
De notre coté, nous comptons maintenant sur notre 1ère nuit complète depuis mardi soir pour finir de nous requinquer. Eh oui, nous avons besoin de sommeil l'un et l'autre. Vous pensez sans doute, c'est normal, il était au nord de l'archipel et ils ont navigué pour arriver au sud... et bien non, c'est seulement la dernière nuit que nous avons passé en mer, en faisant une escale hier sur l'île de Boavista.
Reprenons les choses dans l'ordre :
Lundi 8 septembre,Nous avons récupéré Hélène après sa nuit sur le Cata ‘Lou' puis nous sommes partis en expédition à terre. Passage à la police et à l'administration pour la déclaration d'entrée sur le territoire, petit tour dans le village puis départ en ‘Alluger' (littéralement ‘A louer', c'est en fait des mini bus ou des pick-up où l'on paye juste sa place soit 50 escoudos par personne (50 centimes d'€) pour les 4 km qui nous séparent de la ville d'Espargos). A la ville, maisons de deux ou trois étages, des trottoirs quelquefois joliment carrelés et des chaussées pavées, nous trouvons tomates, concombres, bananes, salade et 24 bouteilles d'eau, pas de pain. Retour au bateau toujours en Alluger.
Durant l'après-midi, Hélène ira chasser avec Guillaume et Anja les garçons de ‘Lou' pendant que les autres enfants jouent ... programme baignade, ‘petshop', ‘polly pocket' et bien sûr gameboy. Isabelle retourne à Espargos avec Clara, Jade et Ben (la maman du cata ‘Lou') retour avec dix cuisses de poulet pour un barbecue.
Le soir arrive bien vite, décision est prise de reporter le barbecue au lendemain midi.
Ce sera notre dernière nuit tranquille !!!
Mardi 9 septembre,Les équipages de 5 bateaux Français et un bateau Canadien se retrouvent sur la plage à l'ombre de petits arbres autour d'un feu, chacun a emmené quelque chose, qui des cuisses de poulet, qui des salades, qui des gâteaux, et des poissons péchés au harpon. Nous passons un moment sympathique plutôt arrosé chez les uns. Nous dénotons un peu par notre absence de consommation de rhum !! L'ambiance est à la fête, nous discutons plus particulièrement avec le couple Canadien du bateau ‘Ouai Ouai' qui fête leurs 18 ans de navigation et leur 50ème pays, des artistes heureux (sculpture sur os) de vrais circum-navigateurs...
Retour au bateau, Patrick et Nadia partent vers Dakar en soirée, suivi du Cata ‘Lou' pour les îles de l'ouest, mais là, il faut d'abord trier les petshop et les jeux de gameboy. Nous avons prévu de partir demain pour Boavista la 1ère île au sud sur la route de Santiago où nous devons retrouver Gabriel et Marie-Thérèse.
Mathilde se plaint de mal de ventre et nous gratifie d'une belle diarrhée. Insidieusement mon estomac se noue, mes passages aux toilettes sont de plus en plus rapprochés et manger devient problématique. Et oui, c'est la tourista !!! sans doute quelque chose du barbecue. En tout cas, c'est allongé en permanence ou sur les toilettes et entre les deux des crises de crampes prenantes. Dans ces conditions, le sommeil est dur à trouver, et la nuit est plutôt pointillée.
Mercredi 10 Septembre,Au matin, pensant aller mieux, nous partons en ville avec Hélène. Avant de partir, objectif : jeter les poubelles, trouver des œufs, du pain et des ventilateurs pour les cabines. C'était sans compter sur ce tord-boyaux, le coup fatal sera porté par la boulangerie close ; il fait plus de 45° sans air, je ressors en nage et sur le point de tourner de l'œil mais bien tenu par de belles crampes d'estomac. Retour au bateau en n'ayant pas trouvé les ventilateurs et rien acheté non plus.
Nous partons tout de même pour parcourir les 36 miles qui nous séparent de Boavista quelques heures de navigation, Isabelle assure pendant que moi je dépéris !!! Nous arrivons dans la soirée, deuxième nuit de crampes, Isabelle est finalement solidaire (nous avons dû manger la même chose) et entame à son tour le marathon de 24h de crampes à l'estomac. Nous avons donc vécu deux magnifiques Tourista !!! C'est idéal pour maigrir, mais le chemin jusqu'aux toilettes doit rester bien dégagé.
Jeudi 11 Septembre,Relâche thérapeutique, en bref, position horizontale ou assise sur les toilettes pour Isabelle; moi ça va un peu mieux.
[Juste une omission de Jean-Luc : celle-ci est accompagnée d'un état fiévreux : courbatures, et la fièvre sous les tropiques, ça donne !]]
Vendredi 12 Septembre,Je vais mieux... expédition avec les trois filles au village, mission pain et œufs remplie avec succès, petit tour à la jolie plage pour une baignade. Retour au bateau et en route pour Santiago: 80 miles, une nuit en mer.
La navigation sera tranquille avec du vent dans le dos.
Samedi 13 Septembre,Arrivée samedi midi, Abracatabra est le seul voilier dans la baie. Nos circuits digestifs reprennent peu à peu leurs fonctions !!! Mais rien n'est prêt pour accueillir nos invités, il faudrait vite s'y mettre mais, nous accusons un peu le coup !!! Demain est un autre jour...