Lundi 11 mai 2009,
Au moment de prendre la plume comme toutes les nuits, petit moment tranquille avec vous, coucher en quelques lignes notre journée à la mer. Alors que les conditions de navigation sont idylliques, sous spi (réparé dans la matinée) une grande houle de l'arrière berçant l'équipage sans heurt, une vitesse confortable entre 6 et 7 noeuds sur une route directe vers les Açores. Alors que nous sommes fièrement passés sous les 1000 miles restant en fin de journée, ayant parcouru 178 nm sur la dernière période. Après une journée tranquille, CNED le matin, partie d'incollables l'après midi le tout sous un ciel bleu et un soleil radieux. Alors que nous avons vu à quelques brasses batifoler une grosse tortue. Alors encore que la pêche reste illusoire.
Voici que BBC SWEDEN un cargo de 99 mètres nous arrive dessus, il fait route comme nous vers l'Europe à 14nds, il se rapproche par l'arrière à 4/5 nds,l'alarme retentie, stridente, il sera à moins de 2 miles dans 30 minutes, distance calculée au plus proche 250 mètres dans 44 minutes. Sous spi notre marge de manoeuvre n'est pas énorme. J'ai déjà obliqué légèrement vers tribord, j'attends maintenant sa réaction. Il semble obliquer légèrement vers bâbord. Enorme avantage de l'AIS de pouvoir suivre avec précision sa trajectoire. Non finalement, il oblique tribord, il est à moins de 4 miles son feu bâbord bien visible, il va passer sur notre droite... pas loin.
Confirmation à l'AIS, il a donné 10 degrés de barre tribord augmentant notre distance de croisement à 2000 mètres dans 24 minutes. 2km cela parait loin, mais étant donné l'inertie de manœuvre, et le temps de confirmation, à moins de 2 miles les jeux doivent être fait, et à regarder approcher ses feux de position il n'est pas loin du tout !! Appel radio pour le remercier de s'être dérouté, réponse immédiate, professionnelle, il confirme nous suivre au radar et nous souhaite bonne route. Fin de l'alerte.
Certains pensent, pourquoi ne pas appeler plus tôt, en fait tant que l'on joue dans les marges de manœuvre, je pense que c'est mieux de ne pas perturber par une discussion en anglais approximatif risquant d'apporter de la confusion. Si la marge est consommée il est encore temps d'appeler avec des vocables simples.
La légende est tenace sur ces cargos éventrant les voiliers sans vergogne, pourtant dans 9 cas sur dix ils engagent les manœuvres nécessaires pour éviter toute collision !! Il reste que c'est mieux d'être vigilant des deux cotés et que pour le cas restant c'est indispensable d'être nous même capable de manœuvrer.
Pendant que je termine ces lignes, il nous a dépassé et reprit sa route initiale.