Mercredi 20 mai 2009,

Arrivés dans la nuit, nous avons amarré le bateau au quai d'accueil. Le vent rentre franchement pour 30/35 nds par notre arrière, avec de gros passages de pluie !! Hormis les quarts, nous sommes restés dans notre configuration de navigation, autrement dit je dors dans le carré... toujours disponible au cas où !! Et bien, après les averses de la nuit, j'entends des voix... Il n'est pas tout à fait 5h... 'Passe l'amarre !! Attention les défenses !!' Je sors des bras de Morphée pour découvrir un énorme catamaran de 50 pieds (16m50) en manœuvre pour se mettre à notre couple !! Short, ciré, je sors pour aider à l'accostage. Après avoir fait le tour du port, c'est la seule place possible !! Oups, normalement lorsque l'on ce met à couple on fait comme à l'école du plus grand au plus petit. De plus ils ont une avarie de moteur et ne manœuvre que sur le moteur restant. Ils sont cinq à bord, mais apparemment seul le capitaine connaît son affaire, les équipiers pleins de bonne volonté sont un peu désemparés. Je passe des consignes, sur l'ordre des amarres, la hauteur des défenses (boudin gonflable protégeant le bateau), ce gros père est rapidement immobilisé. Le vent est toujours soutenu, tout va bien, mais je n'aime pas cette configuration où nous sommes pris en sandwich !!

Quelques minutes de sommeil en plus, et c'est déjà l'heure de se lever. La pluie intermittente et le vent du nord nous glace les os, il fait à peine 17°. L'équipage se réveille avec du pain, des croissants et des tartelettes offertes par nos voisins pour le coup de main de la nuit.

Les formalités d'arrivées sont expédiées en un tour de main. Le bureau de la marina regroupe tout les services (port, émigration, douane), ils saisissent eux mêmes les informations sur le bateau et l'équipage et nous attribue une place dans le port. Souriant, aimable et bougrement efficace !! Il faut dire que Horta voit passer plus de 1500 bateaux par an dont 1000 sur 3 mois d'été !! Pratiquement tous des bateaux de transat, le ticket minimum c'est une semaine de mer depuis le Portugal, ici les bateaux sont éprouvés et pratiquement tous ont quelques bricolages à faire plus au moins importants !!

Notre voisin, part en quête d'une courroie pour son moteur, histoire de nous libérer rapidement. Comme nous sommes devant la station, nous en profitons pour faire le plein: 120 litres (100€) pour la traversée. Le vent souffle toujours les défenses protégent le bateau de tout ce qu'elles peuvent et je ne déstress pas de cette position inconfortable. Mauvaise nouvelle la courroie c'est bon, mais en fait leur moteur est sorti de son logement après avoir pris le bout de l'annexe dans l'hélice et le joint de l'embase n'est plus étanche !! Nous apprendrons plus tard que c'est les silences bloc qui ont cassé !!

Impossible de bouger dans ces conditions, arrive alors un marineros du port, il propose de tenir le gros catamaran écarté du quai avec sa chaloupe le temps que nous échappions par l'arrière. La manœuvre est rondement menée avec l'aide de Sergio (capitaine de Sula). Nous voici de nouveau libre, juste pour nous prendre un grain, pluie et vent. Juste après, il y a souvent quelques minutes de répit avant les prochaines rafales. Nous en profitons pour aller nous enfiler dans notre place... un trou de souris. Abracatabra est sécurisé au moment où le vent repart !! Nous sommes au fond du port, à l'abri de la digue. Enfin nous sommes arrivés, un tour au Peter's Café avant de retrouver mon lit pour une grande nuit calme et reposante... Isabelle arrive demain.

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