Dimanche 2 Novembre 2008
Nous avons rendez vous juste avant 7 heures pour voir le départ des cueilleurs de dithars.
Le dithar est un fruit à coque qui pousse sur des arbres dans la brousse environnante. C'est une ressource importante (3500 CFA la bassine au village, 5 à 6 000 à Djifer et plus à Dakar). L'affaire est donc gérée communautairement, chacun peut participer à la cueillette, nul n'a la droit de partir avant les autres, le ramassage de fruit vert est sanctionné par une amende dissuasive, chaque ramasseur est contrôlé par un comité au retour et pas d'hésitation s'il y a doute, la bassine est vidée au sol sur une natte pour un contrôle complet. C'est donc un départ en ligne devant la langue de sable séparant le village de la brousse et un retour tout au long de la matinée selon la rapidité de déplacement et de cueillette. Il y a une dizaine de grossistes au village achetant toute la cueillette et organisant le transport avec les courriers (pirogues régulières) vers Djifer puis le reste du Sénégal.
Nous rentrons prendre notre petit déjeuner au bateau, avec du pain frais, cuit dans un superbe fourneau sur un lit de sable. Nous retournons à terre pour voir les cueilleurs rentrer et nous partons accompagné de Salif et Ibrahim en brousse en fin de matinée. Jean-Luc bénéficie d'un âne attelé, les enfants l'accompagnent et nous partons découvrir la brousse : baobab, ditharium, anacardier (dont le fruit est la noix de cajou), du mil. La pause sera l'occasion de dégustation de pastèques et nous faisons un détour avant de rentrer pour voir les ruches installées dans la mangrove. Nous avons des images plein la tête de cette « campagne » qui nous est peu commune. L'hospitalité sénégalaise continue : un poulet Yassa (poulet grillé, riz et oignons) comblera nos papilles. Nous partons visiter la centrale électrique. Là encore, c'est du gâchis. Ils disposent d'une superbe installation quasiment neuve (panneaux solaires, batteries, convertisseurs, groupe électrogène automatique) qui n'est pas en route depuis son installation il y a deux ans, faute de l'installation de compteur dans la totalité des habitations. Certains refusant l'installation et l'abonnement payant. L'opérateur craignant sans doute la revente sauvage d'une maison à l'autre. Reste que le modèle de fonctionnement du village en particulier l'entraide n'est pas sans contradiction avec une vision technocratique de la distribution électrique. Bref, une situation socio-politico-administrative qui nous laisse sans voix !!
Pour clôturer l'après-midi, Anne lance un concours de dessins de baobab ; celui qui trône dans la cour fera modèle pour tous, même si les réalisations produisent des résultats très variés selon la perception de chacun !
Deux sont maintenant affichés fièrement dans le bateau !