Vendredi 31 octobre 2008

Nous quittons N'Ghadior dès que la marée le permet et faisons route vers Diogane où se trouve l'école partenaire de Marie-Christine. El Hadji toujours à bord d'Abracatabra est content de rejoindre enfin son village.

Nous sommes attendus : l'ensemble des enseignants, le président de l'association des parents d'élèves nous attendent sur le quai ; des enfants accourent dans tous les sens et attendent avec impatience notre débarquement. A peine sommes nous sortis du ponton, un peu abasourdi par tant de monde que la musique commence à résonner, que les chants des femmes nous ravisent les oreilles. Elles dansent et nous invitent à les suivre et c'est Mathilde, qui, au milieu de cette foule, danse sans aucune réserve et avec un large sourire. Elle fait honneur aux femmes du village.

Nous sommes escortés jusqu'à l'école et nous nous installons tous sous le baobab de la cour. L'accueil est exceptionnel : les femmes dansent, chantent et jouent des percussions. Nous, les femmes, sommes invitées à danser tour à tour avec elles et cela n'aura de cesse pendant une heure et demie. Celle qui est à la calebasse enfile des cartouches de chasse fendues sur l'index, le majeur et l'annulaire pour faire chanter son instrument.

Augustin, directeur et enseignant correspondant avec la classe de Marie-Christine, nous remet un sac contenant un chevreau découpé en morceaux. Nous sommes très honorés de ce cadeau inattendu. Mais comment faire cuire un chevreau à bord. Nous profitons de leur gentillesse pour leur demander de le cuire. Pas de problème, ce sera fait !

Nous entamons une visite de village. Celui-ci compte environ 1500 habitants. La mosquée trône près de l'entrée du village, juste derrière l'école. Des femmes pilent du mil, d'autres le tamisent, une autre encore fend des mollusques, des feuilles de baobab sont étendues au sol pour être séché, elles serviront pour le couscous sénégalais. Toutes les femmes sont affairées. Nous découvrons une petite épicerie, qui vend des œufs, des bonbons et les produits de première nécessité. Nous retournons à l'école pour déjeuner Thieboudiem, cette fois sans les cuillers avec les mains. Et ne riez pas, l'art de faire des boulettes de riz de la main droite n'est pas si facilement maîtrisable. C'est une expérience également pour les enfants, cela ne les arrête pas en particulier Mathilde qui adore le Thieboudiem. L'après midi s'allonge autour d'un thé et avec des discussions animées et sieste sous le baobab de l'école pour les intéressés.

Nous rentrons au bateau, mais pas chacun de notre côté, nous avons envie de discuter tous ensemble de ces moments magiques...

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